Le dépistage

Le dépistage de cancer de prostate : existe-t-il encore une polémique ?

Le dépistage du cancer de prostate est un sujet qui a entraîné de nombreuses controverses au cours des dernières années. Ce dépistage est basée sur le dosage sanguin de PSA (antigène spécifique de la prostate) et sur la réalisation d‘un toucher rectal. 

Le sens du dépistage est d’identifier les patients à un stade précoce de la maladie lorsqu’ils sont encore asymptomatiques de façon à augmenter les chances de guérison et par conséquent de diminuer la mortalité par cancer de prostate. 

Une des problématiques du cancer de prostate résulte du fait que les patients ne vont présenter des symptômes qu’à un stade localement avancé ou métastatique mais à l’inverse que leur meilleure chance de guérison nécessite une prise en charge précoce avant la survenue des premiers symptômes. 

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Le dépistage par dosage sanguin du PSA présente de nombreuses limites; en effet le taux de PSA peut être majoré même en absence de cancer de prostate (en cas d’augmentation de la taille ou d’inflammation de la prostate). Un usage non approprié du PSA a également entraîné un sur-diagnostic et par conséquent un sur-traitement du cancer de prostate. 

En effet du fait de la lenteur d’évolution de certains cancers de prostate, certains patients n’ont pas eu de bénéfice oncologique à recevoir un traitement avec en plus le risque d’avoir des effets indésirables des traitements. 

En 2012, des recommandations contre le dosage du PSA ont été émises par certaines sociétés savantes notamment aux Etats-Unis (non reprises par les sociétés française ni européenne d’urologie). Par la suite, il a été constaté une augmentation du nombre de cancer de prostate à un stade localement avancé ainsi que des décès par cancer de prostate.

Dans l’intervalle plusieurs études ont montrées que le dépistage par PSA entraînait une baisse de mortalité par cancer de prostate (jusqu’à une baisse de 52 % 19 ans après le dépistage). Désormais, depuis 2018, les réserves quant à l’intérêt du dépistage du cancer du prostate sont levées et plus aucune recommandations ne va à l’encontre d’un usage adapté et réfléchi du PSA à l’échelle individuel. 

La position actuelle des sociétés savantes est de proposer une détection précoce du cancer de prostate chez les hommes ayant une survie estimée au minimum à 10 ans. Chaque décision sera prise par votre urologue en accord avec le patient après un information claire et loyale aussi bien sur la détection, le diagnostic, mais aussi sur les modalités thérapeutiques du cancer de prostate dont la surveillance  active et les éventuels effets secondaires de chaque élément de la prise en charge.